Salut à toi le controleur salut à toi l'inspecteur salut à toi le renseigneur

Le sens des priorités en DDETS 33…

Un dépôt de plainte pour quelques graffitis

Voici le message envoyé à Mme DUFOURG, directrice de la DDETS de Gironde lundi 13 décembre 2021, après l’annonce de son dépôt de plainte pour dégradation à l’encontre des agent.es par l’intersyndicale CGT – CNT – SUD – FSU – UNSA.

Mme DUFOURG,

Ce vendredi 10 décembre, vous informiez les agent.e.s de la DDETS avoir déposé plainte pour dégradation pour « des inscriptions réalisées dans les couloirs du 5ème et du 6ème étage ». Alors que les agents de la DDETS GIRONDE connaissent un déménagement catastrophique et que les entreprises extérieures n’ont pas les moyens de travailler, ce dépôt de plainte grotesque n’a pas lieu d’être.

A grand renfort de termes moralisateurs à l’attention de tou.te.s les agent.e.s de Gironde, vous vous scandalisez de ces inscriptions qui « n’honorent pas notre communauté de travail » et les qualifiez de « dérapages inqualifiables et en tout cas indignes d’agents du service public »… Enfin,  vous exhortez à « savoir raison garder ».

Vous avez dû voir l’émoi qu’ont pu susciter vos écrits à la lecture des réactions des collègues à l’embauche ce lundi…

Mais de quoi parle-ton au juste ?

Le vendredi 10 décembre, à moins d’une semaine du déménagement de tous les services de la DDETS et avant déconstruction du bâtiment Maréchal Juin bientôt transformé en hôtel, plusieurs messages et noms sont présents sur deux étages des services de la DDETS de Gironde. Des propos insultants, racistes, xénophobes ?

Rien de tout cela, les murs se sont vu décorés en très grande majorité de noms d’agent.e.s qui ont  travaillé dans ces bureaux occupés par notre communauté de travail depuis 40 ans, et de quelques slogans de résistance et d’indignation.

Il y a en effet de quoi s’indigner en Gironde lorsqu’on voit les conditions insalubres et dangereuses dans lesquelles les agent.e.s travaillent depuis plusieurs semaines : chauffage et ascenseurs en panne, inondations, carrelages défoncés, pas de lumière dans les escaliers, défaillance du serveur, des imprimantes, de la machine à affranchir, couloirs encombrés de cartons, papiers, déchets et stress d’un déménagement impréparé au possible. Quant aux travailleurs des entreprises de déménagement, ils ne peuvent avoir recours aux ascenseurs en panne, et ont été vus à plusieurs reprises en train de manger dehors dans le froid. Un autre intervenant a été électrisé : il travaillait dangereusement les pieds dans l’eau sans consignation électrique !!!

Ce bâtiment a en effet connu de multiples et graves dégradations qui n’ont pas fait l’objet d’une telle réactivité de l’administration.

Rappelons en outre que notre occupation des locaux est illégale depuis plusieurs mois.

Pourtant les agent.e.s s’investissent quotidiennement depuis des semaines dans ce déménagement,
alors qu’ils-elles sont confronté.e.s très concrètement et depuis de longues années à la dégradation de leurs conditions de travail. La continuité même de notre service public est atteinte depuis plusieurs semaines, nous en sommes au point de ne plus pouvoir effectuer d’impressions !

Ainsi, ce dépôt de plainte n’est qu’un acte autoritaire et disproportionné au regard de quelques inscriptions sur des murs qui s’écroulent, et qui seront détruits dans quelques semaines. Rappelons que ces étages n’accueillent pas de public. Il n’y a donc de préjudice pour personne.

L’administration se sentirait-elle menacée par des agent.e.s qui se sont réappropriés, pour quelques jours, les locaux qui sont les leurs depuis 40 ans ?

Que dire à notre tour des comportements violents de votre directeur adjoint qui n’ont jamais fait l’objet d’une plainte, ni d’aucune réaction officielle ?

Cette direction devrait revoir de manière urgente ses priorités, garantir un soutien aux agent.e.s de ses services et par extension aux travailleur.se.s dont nous avons la charge.

Nous exigeons le retrait immédiat de cette plainte.
A défaut, cette montée en conflictualité n’augure rien de bon pour la communauté de travail à laquelle vous êtes soi-disant attachée.