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Manifestation et meeting du 15 mars 2022: un compte-rendu

Le 15 mars 2022, à l’appel de l’intersyndicale CNT – CGT – SUD – FSU du Ministère du travail, a eu lieu une journée de mobilisation nationale à Paris avec une manifestation devant les bureaux parisiens de l’Organisation internationale du travail (OIT) et un meeting retransmis en direct de la maison des Métallos.

La manifestation

Le point de départ de la manifestation – devant le siège parisien de l’OIT – n’a pas été choisi au hasard, tout comme la date. En effet, mardi 15 mars Muriel PENICAUD, ancienne Ministre du travail française, était auditionnée par le conseil d’administration de l’OIT pour défendre sa candidature à la direction de cette organisation.

Cette candidate présentée par l’État français est une des responsables de la situation catastrophique de nos services, pendant qu’elle était ministre l’inspection du travail a été réprimée et muselée. Sa candidature, et plus encore sa potentielle élection, serait un scandale, car l’OIT est une organisation internationale supposée défendre les droits des travailleur·ses !

Le cortège de 150 à 200 collègues et soutiens s’est ensuite dirigé vers les locaux des « ressources humaines » des Ministères sociaux qui comprend notamment le ministère du travail ou de la santé. Des collègues sont venus d’un peu partout en France: Grand Est, Nouvelle Aquitaine, Auvergne Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, etc.

Sur place, manifestaient également des manipulateurs radio en lutte pour leurs salaires, leurs conditions de travail, l’exposition aux rayonnements, le travail de nuit, etc.

Le meeting à la maison des Métallos

Cécile de la CGT-TEFP a fait un état de lieux du ministère, notamment après 10 ans de suppressions de postes.

Sarah de SUD TRAVAIL a expliqué comment les services Emploi de notre ministère fonctionnent: les plans sociaux des entreprises « sensibles » sont validés quoi qu’il en coûte, on demande aux agent·e·s des statistiques qui n’existent pas en urgence parce que la ministre ou la préfecture les demande… On a laissé à des agent·e·s précaires la gestion des 27 milliards d’euros d’aides de l’activité partielle pendant la crise, la « politique emploi » ne fonctionne que par coups de pub…

Gilles pour la CNT-TEFP est revenu sur l’application de l’idéologie managériale à nos services depuis une quinzaine d’années, avec comme conséquence une politique de valorisation permanente singeant des critères de rentabilité du privé, à coups de plans d’actions et politique du chiffre. Politique qui s’accompagne d’une inflation d’échelons hiérarchiques, au nom du renforcement du « pilotage » alors qu’on supprime toujours plus de postes d’agent·e·s de terrain.

La conséquences est une institution qui se referme de plus en plus sur elle-même et s’éloigne des demandes des travailleurs·ses, considérées comme variables d’ajustement. « On est en train d’inventer le service public sans public« . L’idéologie managériale attaque l’autonomie et par voie de conséquence l’indépendance des agent·e·s. Le maintien d’un service public au service de son public passe également par la lutte contre l’idéologie managériale, ses conséquences et ceux qui s’en font les promoteurs.

Stéphanie de la FSU a expliqué comment les récentes réformes du droit du travail ont profondément fragilisé les droits des travailleurs·ses : dérogations conventionnelles, baisse des moyens des représentant·e·s du personnel…

Bernard Thibault, ancien représentant de la France à l’OIT (Organisation internationale du travail) est intervenu pour parler de la répression syndicale qui a lieu dans notre ministère comme ailleurs et du scandale que constituerait la nomination de Muriel Pénicaud à la tête de l’OIT.

Danièle Linhart, sociologue, a pris la parole pour revenir sur les stratégies managériales faites de réorganisations permanentes et d’attaques contre les repères de métiers et l’identité professionnelle, afin de maintenir les travailleurs sous emprise et en insécurité permanente, de déstabiliser les collectifs de travail au nom de la promotion de l’individu. Elle a rendu hommage en conclusion au syndicalisme, qui assure un rôle de sentinelle indispensable dans ce contexte.

L’ensemble des participant-e-s en sont sorti.es motivé.es pour poursuivre la mobilisation et continuer à alerter sur la situation de nos services.

Alors après cette première initiative, retrouvons nous toutes et tous les 20, 21 et 22 juin pour les 3èmes assises nationales du ministère du travail, qui se dérouleront à la bourse départementale du travail de Bobigny !

Captations vidéo du meeting

L’intervention de la CNT TEFP par Gilles concernant l’impact des dérives managériales sur les agent·e·s de l’inspection du travail et le service public rendu aux travailleurs·ses :

La totalité du meeting avec les interventions de Cécile Clamme (CGT TEFP), Sarah Aknin (SUD TAS), Gilles Gourc (CNT TEFP), Stéphanie Hudé (SNUTEFE FSU), Bernard Thibault (ancien représentant de la France à l’OIT), Danièle Linhart (sociologue), puis les interventions et questions du public :